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Alors que l'exécutif l'a appelé à retirer sa liste dans le Grand Est pour faire barrage au Front National, Jean-Pierre Masseret refuse d'abandonner la bataille. A 71 ans, celui qui est aux commandes du Conseil régional de Lorraine depuis 2004 ne veut pas battre en retraite.

François Hollande et Manuel Valls doivent actuellement composer avec une tête dure : Jean-Pierre Masseret. Suite à la nette victoire du Front National dimanche soir, le Parti socialiste a décidé de retirer ses listes dans les trois régions où le candidat de la gauche est arrivé troisième : le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la PACA et le Grand Est. Problème, si pour les deux premières régions les têtes de listes de gauche s’y sont pliées, dans la troisième la décision du président et du Premier ministre ne parvient pas à être appliquée. En effet, Jean-Pierre Masseret refuse de retirer sa liste pour le second tour. "Pas de retrait pour moi", a-t-il déclaré dimanche. Et depuis, il ne lâche rien. Si bien que lundi soir sur TF1, le chef du gouvernement a même été jusqu’à clairement appeler les militants de gauche à voter pour le candidat de la droite dans le Grand Est et ce, pour "conforter la République".

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Un ancien membre du gouvernement JospinMais qui est donc Jean-Pierre Masseret, le socialiste qui s’oppose aux consignes données par le président et le Premier ministre ? Agé de 71 ans, cet homme, marié et père de trois enfants,  a un nom qui ne vous est certainement pas inconnu. Avant de prendre les commandes du Conseil régional de Lorraine en 2004, il a en effet été secrétaire d’Etat aux Anciens combattants dans le gouvernement de Lionel Jospin (1997-2001), mais aussi maire de Hayange de 1995 à 1997. Depuis 1983 et quasiment sans discontinuité, Jean-Pierre Masseret est par ailleurs sénateur de Moselle. C’était même le premier sénateur socialiste de la région et l’un des plus jeunes de France.

Mais malgré son CV fourni et la volonté qu’il affiche, les ténors du PS doutent de la capacité de Masseret à résister face à l’exécutif. "Il fait de la résistance, mais il cèdera", a confié un conseiller ministériel au Point.

Combatif et déterminé à aller jusqu’au bout pour contrer le FN à sa manière dimanche prochain, Jean-Pierre Masseret affirme pourtant qu’il ne "lâche rien, mais strictement rien".   Et alors que Solférino et l’Elysée exercent des pressions sur lui et ses colistiers pour tenter de les faire renoncer, le candidat aux régionales assure que ce "sera sans effet" sur lui, même s’il n’exclut pas certains désistements de ces colistiers d’ici 18 heures ce mardi, heure de clôture des dépôt de liste pour le second tour.

En vidéo - Le retrait de Masseret n'est toujours pas envisagé