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Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, a provoqué un véritable tollé à l'Assemblée nationale mardi en accusant le député UMP Claude Goasguen "de venir de l'extrême droite". Conséquence : les députés de l'opposition ont annoncé qu'ils boycotteront les questions au gouvernement de ce mercredi.

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Un fait rarissime. Les députés de l’UMP ne participeront pas à la séance de questions au gouvernement qui se tiendra ce mercredi à l’Assemblée nationale. Une décision peu ordinaire qui fait suite aux propos tenus la veille par Manuel Valls. En effet, mardi dans l’Hémicycle, le ministre de l’Intérieur s’en est pris au député-maire du 16e arrondissement de Paris, Claude Goasguen. Interrogé par ce dernier sur les violences qui ont éclaté samedi en marge de la manifestation organisée à Nantes, le membre du gouvernement lui a répondu en lui lançant : "vous en venez, vous, de l’extrême droite". Selon lui, l’édile de droite a été membre du mouvement d’extrême droite Occident dans les années 1960 pendant qu’il était étudiant. Et ces accusations n’ont pas manqué de provoquer l’ire des députés de l’opposition.

"Monsieur Valls perd les pédales !"Claude Goasguen a en effet commencé par bondir de son siège avant de quitter la salle. Furieux après les accusations du ministre, il s’est défendu en expliquant : "Je n'ai jamais été membre d'Occident, contrairement à des proches comme Alain Madelin, Gérard Longuet, Patrick Devedjian, mais président de la Corpo d'Assas (ndlr: un syndicat étudiant de droite)". Et celui-ci de conclure : "Monsieur Valls perd les pédales !". Plusieurs autres députés de l’UMP ont ensuite emboité le pas de leur collègue pris à partie. D’autres sont, quant à eux, restés dans l'Hémicycle et s’en sont à leur tour pris à Manuel Valls. "La déroute, l'affolement d'un gouvernement, ne permet pas tout", a ainsi lancé l'ancien président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer. "Ces propos sont ignobles, ils sont inacceptables", a de son côté grondé Christian Jacob, le président du groupe UMP à l’Assemblée. Très remonté, il a même répliqué en affirmant au ministre : "le terrorisme, c’est vous".

Les députés UMP exigent des "excuses formelles"Du côté de la majorité, les députés ont fait front derrière Manuel Valls. "Il suffit d'aller sur Wikipédia pour voir qu'un de nos collègues était responsable d'un mouvement d'extrême droite qui s'appelait Occident", a en effet tenu à rappeler le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux.  Une seconde couche au tollé provoqué par Manuel Valls qui a davantage irrité les députés UMP. Ainsi, pendant que Jean-Marc Ayrault prenait ensuite la parole, certains d’entre eux ont chantonné : "ce n’est qu’un au revoir". Effectivement, les députés de l’opposition ont prévenu : ils ne reviendront pas tant qu’ils n’auront pas reçu "d’excuses formelles". En attendant, il n’y aura plus d’échange entre leurs deux camps.