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Si l'ancien chef de l'Etat paraît lancé sur la route de la primaire des Républicains en vue de 2017, plusieurs obstacles pourraient se dresser sur son chemin et le faire renoncer à toute candidature.
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Nicolas Sarkozy doute de lui-même

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Et si Nicolas Sarkozy renonçait finalement à se présenter en novembre à la primaire des Républicains ? Après tout, il est le dernier ténor de la droite à ne pas être officiellement candidat. A juger le pour et le contre, il a sans doute vu que la balance pesait pour l'instant du mauvais côté pour lui. Si bien que Nicolas Sarkozy se fait sibyllin quand on lui demande s'il sera candidat ou non, à tel point qu'on en viendrait à penser qu'il doute de lui-même. Ainsi, lors d'une interview à TF1 la semaine dernière, il a déclaré : "La question de ma candidature [à la primaire des Républicains, Ndlr] ou de ma non-candidature, ce n'est pas une question automatique. Les semaines et les mois qui viennent vous donneront la réponse, bien sûr (...) Je n'irai que si c'est utile, bien sûr."

Des sondages peu favorables

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Nicolas Sarkozy a aussi en tête les nombreux sondages qui sortent dans les médias et qui sont de très mauvais augures pour la suite. Dans un sondage paru en fin d'année 2015, Nicolas Sarkozy a appris qu’il était désormais moins apprécié des Français que François Hollande. Une première depuis 2013. Pis, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Atlantico, Hollande (22 %) devancerait Sarkozy (21 %) et se qualifierait pour le second tour de l'élection présidentielle de 2017 face à Marine Le Pen (27 %). 

Des soutiens de plus en plus critiques

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Pour partir à la conquête de l'Elysée, Nicolas Sarkozy aura besoin de nombreux soutiens. Or ces derniers sont de moins en moins nombreux, et ceux qui restent n'hésitent plus à critiquer l'ancien chef de l'Etat. Ainsi, depuis l'affaire de "la race blanche", Nadine Morano a promis que si le patron des Républicains se présentait à la primaire, elle allait le "dézinguer". Plus récemment, Nathalie Kosciusko-Morizet et Nicolas Sarkozy se sont embrouillés à propos de la stratégie à tenir en face du Front national aux élections : un bras de fer remporté par le second, qui a viré la première de son poste de vice-présidente des Républicains. Même Christian Estrosi n'hésite plus à critiquer la ligne politique de Nicolas Sarkozy estimant que "contrairement à lui, je ne pense pas que nous, élus Républicains, devions tenir un discours toujours plus à droite. Plus on va à droite, plus on fait monter le FN."

Déjà, pendant les élections régionales, Nicolas Sarkozy avait dû se rendre à l’évidence : il n’était pas le bienvenu dans les meetings des candidats Républicains. Selon le Canard enchaîné, le président du parti de droite avait demandé à Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Christian Estrosi, Philippe Richert ainsi qu’à un candidat UDI de venir le soutenir. Mais "chacun d'eux s'est montré suffisamment peu enthousiaste pour qu'il n'insiste pas.", écrit l'hebdomadaire.

Juppé, l'archi-favori

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Selon un sondage Ifop publié le 10 janvier dans Le Figaro, Alain Juppé arrive en tête, avec 38 % d'intentions de vote à la primaire des Républicains alors que Nicolas Sarkozy n'est crédité que de 29 %. En deux mois, le maire de Bordeaux a gagné 3 points tandis que le président des Républicains a perdu 5 points.

Selon un sondage YouGov pour I-Télé et le Huffington Post, Nicolas Sarkozy est la personnalité politique qui concentre le plus d'opinions négatives, après Jean-Marie Le Pen. Seulement 15 % des sondés disent avoir une bonne image de lui, soit une chute de 6 points en un mois. Quant à Alain Juppé, il caracole toujours en tête avec 32 % d'opinions favorables, loin devant tous les autres hommes politiques (Emmanuel Macron est deuxième avec 23 % d'opinions favorables).

La justice

Si Nicolas Sarkozy s'en est pour l'instant sorti dans les affaires dans lesquelles son nom était cité, l'ancien chef de l'Etat n'en a pour autant pas fini avec la justice. La Cour de cassaction examine en effet depuis le 28 janvier le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l'affaire des écoutes, surnommée "affaire Paul Bismuth". En juillet 2014, il avait été mis en examen pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel", risquant jusqu'à dix ans de prison. "Si son pourvoi en cassation, c'est-à-dire la demande d'annulation juridique, lui était refusé, un renvoi devant le tribunal correctionnel pourrait contraindre les objectifs politiques, à moyen et long termes, du chef des Républicains.", note RTL