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Martine Aubry a beau expliquer vouloir la réussite de François Hollande, ses paroles en coulisses trahissent d'autres sentiments vis-à-vis du chef de l'État.

Rien ne va plus entre François Hollande et Martine Aubry. Lundi encore, la maire de Lille tentait de rassurer l’exécutif suite à son interview parue au JDD dimanche dernier. Non, elle n’est pas le porte-parole des frondeurs du PS, oui, elle souhaite que le gouvernement réussisse, et pourtant. Le Canard Enchainé a rendu public ce mercredi, des extraits de conversation entre l’ex-première secrétaire du Parti Socialiste et ses proches. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne porte pas haut dans son estime le chef de l’État.

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"J’avais raison, Hollande est un incapable. Il a tout raté", aurait-elle confié à un de ses proches. Selon Martine Aubry, le président de la République enchaînerait les erreurs, ne réussissant ni avec le chômage, ni avec la croissance. "Tout va de travers", se permet-elle ainsi de juger en coulisses, rapporte Le Canard Enchainé.

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De son côté, Le Figaro, rappelle que les relations entre Martine Aubry et François Hollande n'ont jamais été cordiales. La première aurait même traité le chef d'État de "couille molle" quand le second n'hésiterait pas à désigner sa consœur comme "perverse" . 

Contre le social-libéral mais pour la réforme

Dimanche, la maire de Lille dénonçait les orientations du gouvernement, demandant une inflexion de la politique économique menée par Bercy. Pour Martine Aubry, le pire choix de François Hollande est d’avoir choisi "avec Manuel Valls, des orientations sociales-libérales" incompatibles selon elle avec les besoins de la France.

Lundi pourtant, elle expliquait au micro de France Inter qu’elle ne souhaitait pas "remettre en cause en bloc la politique du gouvernement" et estimait que "les réformes qui ont été faites sont formidables". Difficile donc de savoir où Martine Aubry souhaite se positionner.

Ce n’est pas la première fois que la maire de Lille a des paroles dures à l’encontre de ses collègues du PS. L’ancienne ministre du Travail avait ainsi qualifié Jean-Marc Ayrault de "nul" et son successeur à la tête des socialistes, Harlem Désir, d’"enculé". Seul le premier secrétaire du PS, Jean Christophe Cambadélis, semble être passé entre les mailles du filet. "Je suis le seul à sortir indemne de son entretien", s’est-il félicité lundi sur BFMTV, avant d’ajouter "ça n’a pas échappé au président et au Premier ministre".

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