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"Soyons honnêtes, nous sommes en échec". Alors que les chiffres du chômage enregistrent une nouvelle hausse au mois de septembre, François Rebsamen, le ministre du Travail, admet l'échec du gouvernement dans les colonnes du Parisien.

Nouveau record du nombre de chômeurs en France. Avec 19 200 demandeurs d'emplois supplémentaires enregistrés en septembre, le pays compte désormais 3,43 chômeurs, soit une augmentation de +0,6%. La relative embellie constatée en août n'aura donc pas perduré. Dans un entretien accordé au Parisien, François Rebsamen, le ministre du Travail, parle d' "échec" de l'action du gouvernement. "Soyons honnêtes, nous sommes en échec" reconnaît ainsi le ministre. "Depuis avril, on comptabilise 83 200 chômeurs de plus. Ce n'est pas surprenant. On a beau faire feu de tout bois, tant qu'une croissance plus forte n'est pas là, il n'y a pas assez de création d'emplois" a expliqué François Rebsamen, ajoutant que "devoir annoncer chaque mois une augmentation du chômage, c'est une souffrance".

Pas d'embellie avant juin 2015

L'inversion de la courbe du chômage, promise par François Hollande, n'interviendra donc pas tout de suite. François Rebsamen reconnaît lui-même qu'il faudra du temps, il ne prévoit pas d'embellie avant juin 2015, et exprime ses regrets. "On aurait dû faire preuve de plus pédagogie, ne pas laisser penser que les choses se feraient plus vite qu'elles ne se font". Selon le ministre, il aurait aussi fallu être plus clair sur l'action engagée par le gouvernement et expliquer en détail les mesures mises en place. "On ne peut pas vouloir que les mesures produisent leurs effets avant que tout le monde ne les connaisse" estime-t-il.

Dans le détail, ce sont toutes les catégories de chômeurs qui sont touchées. Le chômage des jeunes enregistre ainsi une hausse de +0,4%, même si sur un an il affiche une baisse de -1,2%. Mais c'est chez les séniors que le nombre de demandeurs d'emploi explose, avec une augmentation de +1% en septembre, et +11,1% sur l'année. Pas de bonnes nouvelles non plus du côté des chômeurs de longue durée, c'est-à-dire les personnes inscrites à Pôle Emploi depuis plus d'un an : on note une hausse de +1,5% sur un mois, et +10% sur un an.