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Sébastien Gros, le chef de cabinet de Manuel Valls a récemment été nommé préfet. Une promotion qui, si elle n'a rien d'illégal, interpelle la Cour de comptes quant à la République exemplaire mise en avant par François Hollande.

"Je veux une République exemplaire", avait déclaré François Hollande lors de sa campagne pour la présidentielle de 2012. Seulement voilà, bientôt trois ans après sa victoire, ce souhait aux allures de promesse serait une fois encore écorné. En cause : la nomination au poste de préfet de l’actuel chef de cabinet de Manuel Valls.

Une pratique légale qui s’apparente à un privilège

La Cour des comptes vient en effet de dénoncer cette promotion qui, selon elle, s’apparenterait à un privilège de la République. En d'autres termes, à une pratique à laquelle le président s’était justement engagé à mettre fin. Agé de 35 ans, Sébastien Gros a récemment été nommé préfet hors cadre. Ce qui signifie qu’il ne sera pas nommé localement dans un département – comme c’est le cas pour la plupart des préfets – et que sa rémunération se substituera à celle de membre de cabinet du Premier ministre. Cette promotion lui permettra également de bénéficier du statut de fonctionnaire et donc, de la sécurité de l’emploi offerte par ce poste. Un point qui pourrait s’avérer très utile en cas de défaite de la majorité à la prochaine élection présidentielle.

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Si cette pratique n’a rien d’illégale, Matignon souligne d’ailleurs qu’il est "d’usage que le chef de cabinet du Premier ministre soit nommé préfet, si les conditions le permettent et que son parcours le justifie", celle-ci s’apparente toutefois à une "fleur" offerte par le chef du gouvernement.

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En septembre dernier, la Cour des comptes avait déjà interpellé Manuel Valls pour lui demander d’envisager la possibilité de supprimer ce "privilège". Le chef du gouvernement avait répondu que "s'il n'est actuellement pas envisagé de supprimer cette voix d'accès au corps des préfets, ce point fait partie des sujets à l'étude dans le cadre de la réflexion en cours sur la fonctionnalisation des postes de préfets". Il semblerait que la "réflexion" n’ait pas abouti.