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Au lendemain de la défaite du Parti socialiste aux élections départementales, le président et le Premier ministre reçoivent les foudres de plusieurs ténors de leur propre camp. Christiane Taubira, Martine Aubry Cécile Duflot et Arnaud Montebourg ont tous tiré à boulets rouges sur eux.
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Christiane Taubira fustige la gauche qui a "adopté les mots de la droite"

Au cours d’un long entretien accordé à l’Obs, la garde des Sceaux n’a pas hésité à critiquer à demi-mots le chef du gouvernement. Prenant d’abord soin de rappeler sa « solidarité » envers lui, elle a ensuite estimé : "la gauche ce n’est ni le césarisme, ni le bonapartisme, c’est le débat et la diversité". Forte de cette première attaque à propos des rappels à l’ordre dont son "chef" est coutumier, la ministre a poursuivi en appelant son camp à renouer avec "l’idéal" et "l’utopie", mais aussi, à « écouter » davantage les frondeurs. Enfin, Christiane Taubira a vivement regretté "les défaits sémantiques et culturelles terribles" de la gauche depuis une dizaine d’années et fustigé le fait qu’elle en soit même arrivée à "adopter les mots de la droite" dans les domaines de l’économie et de la sécurité.

Martine Aubry regrette un "vote de protestation"

Ne manquant jamais une occasion de souligner ses désaccords avec l’exécutif, la maire PS de Lille a rapidement pris la parole pour commenter le maigre score de son camp aux élections départementales. Dimanche soir, l’édile a ainsi estimé que cette défaite illustre un "vote de protestation par rapport à la politique nationale". Un premier tacle suivi par un appel au rassemblement. Celui-ci doit passer pas "un accord de fond", a-t-elle affirmé car, selon elle, "on ne peut pas réunir si l’on est pas d’accord sur le fond".

Parlant en son nom mais aussi en celui des frondeurs, Martine Aubry a également souligné : "Nous attendons effectivement – notamment de la part du président de la République – de montrer qu’il amplifie encore le score pour que la croissance et l’emploi soient là, pour qu’il y ait des mesures qui portent l’égalité (…) et aussi pour que la gauche sache mieux se réunir qu’elle ne l’a fait, mais sur le fond".

Cécile Duflot dénonce le "logiciel périmé"de Manuel Valls

Jamais à court de critiques envers l’exécutif, Cécile Duflot a estimé dans les colonnes du Monde que Manuel Valls utilisait un "logiciel périmé". Une attaque d’autant plus virulents que, quelques heures auparavant, le Premier ministre évoquait publiquement la possibilité d’un accord avec les Verts. De quoi sérieusement le décrédibiliser.  Et alors qu’après la défaite du PS aux départementales, le chef du gouvernement s’est montré inflexible quant à la politique qu’il a prévue de mener, l’ancienne ministre a également lâché : "la détermination est une qualité, mais l’entêtement peut être une faute".

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A propos du fossé qui sépare les frondeurs du reste de la majorité, elle a par ailleurs regretté :"aujourd’hui, on ne demande pas aux partenaires de se rassembler mais de s’aligner". Et celle-ci d’ajouter à propos de l’attitude de Manuel Valls face à cette crise : "Historiquement, la droite peut se satisfaire d’une caporalisation autour d’un homme fort, mais la gauche, elle, a besoin d’un projet fédérateur".

Aranud Montebourg :"On mène une politique qui étouffe l’économie"

Depuis qu’il a quitté le gouvernement l’été dernier, l’ancien ministre a véritablement libéré sa parole. Aussi a-t-il récemment lâché aux Echos que François Hollande "mène une politique qui étouffe l’économie et porte la responsabilité de l’augmentation du chômage". Autrement dit, et toujours selon lui, le président mène des "politiques absurdes".

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