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Souvent comparé à Nicolas Sarkozy tant pour ses idées que pour les termes qu'il emploie, Manuel Valls s'est récemment défendu de toute ressemblance avec celui qui fut, comme lui actuellement, ministre de l'Intérieur.
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Non, non et non. Manuel Valls ne veut pas qu’on lui prête une quelconque ressemblance avec Nicolas Sarkozy. Invité sur le plateau de l’émission politique "Des paroles et des actes" jeudi dernier, le ministre s’est ainsi agacé de cette comparaison faite par de nombreux observateurs. Favori dans les sondages au gouvernement, il a ainsi réaffirmé son positionnement à gauche, et même précisé que son parti est "réaliste et efficace". Et si Manuel Valls a reconnu qu’il partageait avec l’ancien président de la République une certaine énergie, il a aussitôt appelé à ne pas les mettre dans le même panier. "Oubliez un peu Nicolas Sarkozy, vous interrogez Manuel Valls", a-t-il déclaré.

Les mêmes mots mais pas les mêmes actions ?

Visiblement déterminé à mettre un terme à cette comparaison avec Nicolas Sarkozy, Manuel Valls s’est ensuite attaché à décortiquer ce qui le différencie de l’ancien chef de l’Etat. Selon lui, ils seraient diamétralement opposés "sur tous les sujets". Il estime en effet que "dans l’action comme dans les mots Nicolas Sarkozy a souvent divisé, jeté les Français les uns contre les autres, fracturé la société", alors que l’équipe dont il fait lui-même partie a pour volonté de "rassembler" et "d’apaiser".

Quelques points de convergences            
                  

Sur les sujets propres à son ministère, M. Valls a toutefois montré quelques points de convergence avec son prédécesseur. Il s'est ainsi, entre autres, déclaré ouvert à des statistiques ethniques pour mieux lutter contre les discriminations, toutefois "selon des règles" fixées par le Conseil constitutionnel et la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).

Dans un débat vif sur l'immigration avec la présidente du FN Marine Le Pen, il a par ailleurs tenu sa ligne d'une "immigration maitrisée et contrôlée", ajoutant: "Si le chômage augmente, ce n'est pas la faute des étrangers, ils en sont même victimes". Le ministre a ensuite défendu ses priorités, notamment la lutte contre le trafic de drogue. "Je suis un Républicain, nous vivons dans une démocratie" a également affirmé Manuel Valls précisant, en réponse à une question, qu'il n'était pas envisagé de faire appel à l'armée pour assurer l'ordre public dans les quartiers sensibles : "Il y a une forme de guerre contre le trafic de drogue, mais ce n'est pas une guerre civile".