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Jeanne, l'autre parti de Marine Le Pen, est actuellement visé par une enquête ouverte au mois d'avril par le parquet de Paris. Les investigations concernent notamment des prêts accordés à des candidats FN lors des cantonales de 2011 et des législatives de 2012.

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Jeanne, en hommage évident à Jeanne d'Arc, a été créé pendant la guerre de succession qui a opposé Marine Le Pen à son challenger, Bruno Gollnisch, jusqu'au début de l'année 2011. Mediapart a révélé ce mardi que Jeanne était un micro-parti, sans adhérents ou presque, placé au service exclusif de Marine Le Pen.

L'enquête a démarré après une "dénonciation" de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), qui n'a souhaité faire aucun commentaire. Les investigations portent notamment sur les prêts accordés par Jeanne à deux candidats FN lors des cantonales de 2011 et des législatives de 2012. Selon Mediapart, les enquêteurs s'intéresseraient aux taux très élevés des prêts (6,5 % ou 7%) qui permettraient au micro-parti de Marine Le Pen d’emmagasiner des intérêts non-négligeables. De l’argent frais provenant de l’Etat, puisque ces charges financières ainsi supportées par les candidats peuvent ensuite être admises dans la catégorie des dépenses de campagne remboursables par l'Etat.

"Combat politique contre (…) le FN""La CNCCFP a validé les comptes de Jeanne sans aucune remarque et les comptes de campagne des candidats qui ont bénéficié des prêts ont tous été validés sans aucune remarque", a fait valoir Marine Le Pen. Une information visiblement fausse puisque la CNCCFP a décidé de ne pas rembourser les intérêts liés aux prêts accordés par le micro-parti Jeanne. Soit un total de 254 430 euros.

Contactée par l’AFP, la présidente du Front National a affirmé faire face à "une sorte de combat politique contre tout ce qui, de près ou de loin, a une relation avec le FN".A noter que dans la famille Le Pen, le père fait également l’objet d’une enquête de la brigade financière de Paris. Jean-Marie Le Pen a en effet, lui aussi, un micro-parti baptisé Cotelec et dont les comptes intéressent vivement la justice.