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Suite aux révélations de Mediapart, la droite se trouve dans un silence gêné. Les rares personnalités qui montent au créneau pour venir en aide à l'ex-président, prennent bien soin d'éviter d'évoquer le fond de l'affaire.

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Pour le moins gêné, le parti d’opposition se fait plutôt discret face aux révélations faites hier par Mediapart. Assommé par le contenu des conversations entre Nicolas Sarkozy et son avocat Me Herzog, l’UMP peine à contrattaquer et les voix s’élevant pour défendre l’ancien chef de l’État sur le fond de l’affaire sont bien rares.

"La logique de la Stasi"

Interrogée au micro de Jean Michel Aphatie, Nathalie Kosciuzko-Morizet préfère entretenir la thèse d’un complot mené à l’encontre de Sarkozy à la veille des municipales. "On a du mal à penser que c’est fortuit cette multiplication de révélations et d’affaires" explique-t-elle défendant que les écoutes pourraient être "tronquées" voire "illégales". La candidate à la mairie de Paris s’abstient néanmoins de défendre son ancien mentor sur le fond de l’affaire préférant s’en prendre aux propos de Benoît Hamon dont elle décèle "la logique de la Stasi".

Même son de cloche pour Rachida Dati. L’ancienne ministre s’en prend aux journalistes qui, selon elle, s’emploient à violer "deux piliers de notre société, la présomption d’innocence et le secret de l’instruction". Sur le gag de la seconde ligne au nom de Paul Bismuth ? Toujours rien. Avec la mesure qu'on lui connaît, Nadine Morano a vertement réagi sur Twitter accusant alors François Hollande "d’être l’attaché de presse du Monde (sic)" alimentant à sa manière la théorie d’un complot mené contre Nicolas Sarkozy.

Idem pour Georges Fenech. Au micro d'Europe 1, le député des Bouches du Rhône se contente également de notifier, en sa qualité de magistrat, que s’exerce "une pression sur les juges" de la part des ministres au pouvoir. Ces arguments, dont la force de conviction reste à prouver, ne parviennent à venir en aide à Nicolas Sarkozy. Ni sur la cause de la procédure, ni sur le contenu des écoutes.

Laisser la justice faire son travail

Pour le président de l'UMP, il s'agit désormais de "laisser la justice faire son travail" indiquant alors "ce n’est pas à nous (politiques) de faire des commentaires quotidiens sur la base sur ce que peuvent raconter des organes de presse". Propos radicalement opposés à ceux qu'il tenait alors la semaine dernière lorsqu'il appellait à la démission de Christiane Taubira. Ceci traduit l'embarras éprouvé par l'UMP suite aux révélations du site d'information qui préfère se murer dans un silence gêné. Depuis hier, les "ténors" sont aux abbonés absents. Quid de Brice Hortefeux, d'Alain Juppé, de Claude Guéant ou encore de Christian Estrosi? Rien. Privilégiant l'échéances des municipales, les amis de Sarkozy se taisent.

Outre Thierry Herzog qui est monté au créneau ce matin pour défendre sa version de la procédure, les troupes sarkozystes peinent à trouver une méthode de combat efficace pouvant disculper l'ancien chef de l'État qui, lui aussi, s'est enfermé dans le silence.