AFP
Emmanuel Macron s'exprime rarement depuis qu'il a été élu, mais quand il le fait c'est dans un cadre murement réfléchi et préparé. Pour ses deux interviews de la semaine, le président ne déroge pas à la règle. 

Emmanuel Macron se retrouve par deux fois face aux Français cette semaine. Il sera ce jeudi midi dans le JT de Jean-Pierre Pernaut avant de se retrouver dimanche sur BFMTV face à Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel. L’occasion est d’autant plus importante que la France est secouée par plusieurs mouvements sociaux (universités, SNCF, avocat) et que le chef de l’Etat sort très rarement de sa réserve méditatique depuis qu’il a été élu. Pas question donc d'arriver les mains dans les poches.

Peu d’informations ont filtré sur la nature des entretiens, mais celui avec Jean-Pierre Pernaut aura la particularité de se dérouler dans une école de l’Orne. Officiellement assure RTL, Emmanuel Macron "ne prépare rien", mais cela n’empêche pas les équipes de s’activer. Pour assurer face au célèbre présentateur de la première chaîne, les proches et les conseillers du président de la République regardent le journal de Jean-Pierre Pernaut. Objectif : "s’imprégner des sujets traités" et anticiper les questions. L’entourage du président a également regardé l’émission Face aux Français de 2010 avec Nicolas Sarkozy. C’est Jean-Pierre Pernaut qui en était le médiateur.

A lire aussi : Emmanuel Macron : sa ruse pour se faire apprécier des Français 

Dimanche soir, autre ring, autres enjeux

Emmanuel Macron a une petite idée de comment se déroulera la soirée de dimanche. Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel découperont leur interview en quatre grands axes : l’actualité, l’incarnation du pouvoir, les questions de sécurité, terrorisme, immigration et laïcité, et enfin l’écologie. Les proches du président essayent de leur côté de repérer les questions de prédilections des deux journalistes.

Selon RTL, c’est cet entretien qui emballe le plus Emmanuel Macron, qui selon un proche cité par la radio "aime les interviews avec du punch, pas les pâtes molles". 

Si, face à Marine Le Pen, pour le débat de l’entre deux-tours, le président de la République avait mis toutes les chances de son côté en s’isolant les trois jours précédents, afin  de convaincre les Français de voter pour lui, cette fois il faudra assurer du bien fondé de sa politique. "Il sait bien qu’il y a, en France, certaines attentes de l’opinion auxquelles il doit se plier. Notamment quand il s’agit de venir se justifier et défendre ses choix politiques (…) Il cherche à atteindre un coeur de cible dans lequel s’installe doucement certaines rhétoriques qu’il veut combattre. Il s’agit de rappeler qu’il n’est pas le président des riches ou des villes, par exemple", expliquait récemment Arnaud Mercier, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris II (Panthéon-Assas), à Planet