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Le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France a eu lieu mercredi soir à Paris. Présent pour la première fois en tant que président de la République, François Hollande y a notamment fustigé l'antisémitisme.
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Un baptême du feu. Pour la première depuis qu’il a été élu à la présidence de la France, François Hollande a assisté mercredi soir au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Et alors qu’un récent rapport du Service de protection de la communauté juive (SPCJ) souligne que le nombre d’acte antisémites a augmenté de 58% en 2012, le chef de l’Etat a estimé que l’antisémitisme "n’est pas seulement la haine des juifs" mais aussi "la détestation de la France".

Evoquant les tueries de Toulouse qui ont eu lieu il y a tout juste un an, il s’est également interrogé : "Comment admettre qu'au début du 21e siècle, la police soit conduite à protéger des écoles, comment supporter l'idée que des enfants puissent redouter de se rendre à l'école et des parents de les y envoyer". Et d’ajouter : "La République sera en paix avec elle-même lorsque cette peur-là aura définitivement disparu". Des propos qui n’ont pas manqué de suscité les applaudissements de la centaine d’invités présents. Parmi ces derniers, figuraient notamment les anciens ministres de droite, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Louis Borloo et Jean-François Copé.

Invité lui aussi, Nicolas Sarkozy était cependant absent en raison d’un déplacement en Libye. L’an dernier, en pleine campagne présidentielle, l’ancien président de la République et son successeur s’y était retrouvés. Les deux hommes avaient alors échangé une poignée de mains et quelques sourires devant l’objectif des caméras.

Tolérance zéro pour l’antisémitisme 2.0
Fort de ce premier dîner dans ses habits de président, François Hollande a par ailleurs affirmé que la lutte contre l’antisémitisme passe non seulement par l’éducation mais également par l’enseignement de la Shoah qui "doit pouvoir être enseigné partout, dans tous les collèges et les lycées de France, dans nos villages, dans nos cités, dans nos banlieues". Le chef de l’Etat a poursuivi son discours en évoquant les "tweets antisémites" qui ont été postés sur Internet. Selon lui, "il ne peut y avoir d’impunité pour les auteurs racistes et antisémites (…) ils doivent savoir qu’ils seront poursuivis et condamné pour leurs agissements".

De son côté, Richard Prasquier, le président du Crif a salué l’engagement du président Hollande. Il a toutefois regretté "l’israelophobie". Selon lui, le nombre d’actes antisémites récemment recensés renoue avec "ceux des pires années précédentes".