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Blandine Brocard, députée de la 5ème circonscription dans le Rhône a fait l'objet de plusieurs articles la surnommant la ‘'députée fantôme'' et affirmant qu'elle était complètement absente. L'élue dément.
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"Député fantôme", "avis de recherche"… Depuis quelques jours, les médias français se font l’écho d’un article paru lundi 18 septembre dans Lyon Mag  sur la députée de la 5ème circonscription du Rhône, Blandine Brocard. Le quotidien régional a interrogé un militant d’En Marche qui assure que l’élue est introuvable : pas de permanence, pas de collaborateurs, peu de présence à l’Assemblée Nationale et pas de réponse aux mails. Blandine Brocard, qui se dit surprise par l’article, assure ne pas avoir été contactée, ni connaître le militant cité par Lyon Mag

Face aux différentes affirmations du ‘’marcheur’’, la députée se défend et affirme notamment avoir une collaboratrice depuis début juillet. Son ancien directeur de campagne, Renaud George, maire de Saint-Germain-au-Mont-d’Or, dit la même chose.

Sur la question de la permanence, il confirme en revanche qu’elle n’en a pas mais que ça va venir : "Dès qu’on aura trouvé le lieu et qu’on sera en capacité de signer le bail, donc incessamment sous peu". La députée avait-elle besoin d’autant de temps ? Blandine Brocard se défend en expliquant qu’elle a beaucoup hésité entre une permanence fixe et une permanence mobile, c’est finalement la première option qui a été retenue même si elle assurera aussi des permanences ‘’mobiles’’ en circonscription. "J’ai aussi préféré ne pas me précipiter pour faire les choses correctement, que ce soit les équipes, mon fonctionnement, la manière de travailler, pour que les choses soient bien posées".

Emmanuel Macron a mis le paquet sur la société civile avec son mouvement En Marche, on comprend donc que certains aient eu besoin de quelques cours de rattrapages sur le fonctionnement de l’Assemblée. Cependant, dans le cas de Blandine Brocard cela soulève quelques questions puisque l’élue est juriste de formation. Elle rétorque qu'elle a aussi eu besoin d’une mise en jambe : "Sur le papier je connaissais évidemment le fonctionnement législatif mais il y a une différence entre la théorie et la pratique des institutions. Il y a eu un temps nécessaire d’adaptation".

Sur sa présence à l’Assemblée Nationale

Dans son article Lyon Mag évoque le site Nos Députés, qui permet de regarder l’activité d’un parlementaire. Entre la semaine du 24 juin et celle du 26 juillet, Blandine Brocard affiche qautre présences relevées et sur les six réunions de la Commissions des affaires étrangères où elle siège, elle a assisté à trois réunions. "Pour la Commission des affaires étrangères, je ne sais pas comment les présences sont relevées et en ce qui concerne ma présence à l’Assemblée, encore une fois, je ne sais pas comment c’est comptabilisé sur le site Nos Députés. Je sais qu’il y a une comptabilisation par prise de parole mais que bien souvent cette comptabilité de prise de parole c’est de la vitupération. Ce n’est pas du tout ma manière d’être députée", assure Blandine Brocard, précisant qu’elle a fait de nombreuses séances nocturnes à l’Assemblée Nationale : "Je ne les compte pas".

De son côté Renaud George assure que l’élue était "deux, trois ou quatre jours par semaine à Paris depuis le mois de juin". "Blandine n’est pas un député ‘’godillot’’, elle n’est pas là pour juste lever la main et voter pour quelque chose qu’elle n’a pas étudié. Travailler ça demande un peu de temps et un peu de tranquilité et de silence. C’est très facile de s’agiter devant les médias et de sortir des bons mots sur tel ou tel sujet, ou même de poser des questions au gouvernement histoire de faire monter les statistiques, ça honnêtement, tout le monde sait faire.", ajoute-t-il.

Dans la section questions, le site Nos Députés explique se baser sur les chiffres publiés par le site de l’Assemblée Nationale et parus au Journal Officiel. Concernant la comission des Affaires étrangères, Planet s'est basé sur les comptes-rendus de réunions. 

Absente des réseaux sociaux ?

Si l’élue assume avoir été discrète à palais Bourbon, il en va de même sur les réseaux sociaux. Son compte Twitter et son compte Facebook n’ont pas été mis à jour pendant plus de deux mois. Juste après la parution de l’article de Lyon Mag, Blandine Brocard a toutefois mis à jours ses informations personnelles sur Facebook. La députée assure là-encore qu’elle a voulu prendre son temps et qu’elle était avant tout concentrée sur ses dossiers et l’appréhension de son nouveau rôle d’élu.

Avant d’être contactée par Planet, Blandine Brocard avait d’abord essayé de temporisé les choses auprès de ses électeurs. A un utilisateur de Facebook qui lui demandait ce qu’elle faisait, elle avait répondu : "Beaucoup de choses sont en préparation".

Interrogée sur les dossiers qu’elle a préparés, l’élue a promis d’en dire plus d’ici une quinzaine de jours : " Ce n'est pas pour faire du buzz mais je préfère avoir bien toutes les billes en main, toute la matière, avant d’en dire plus". Blandine Brocard était lundi et mardi au séminaire de rentrée de La République en Marche.