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Bruno Le Maire ne cache pas ses ambitions. Invité par RTL ce matin, l'ancien ministre de l'agriculture a déclaré "être là pour gagner". Et si c'était lui qui sortira vainqueur en novembre prochain ?
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Invité surRTL ce matin, l’ancien ministre de l’agriculture affiche clairement ses ambitions. Interrogé sur son éventuel retrait de la course en cas de retour de Nicolas Sarkozy, le député de la première circonscription de l’Eure ne mâche pas ses mots : "Vous plaisantez? Je suis là pour gagner, pour porter un espoir" affirme-t-il au micro de la radio généraliste. Une détermination qui fait de celui qui a été le premier candidat déclaré à la présidence de l’UMP l’un des favoris pour occuper le siège laissé vacant depuis le départ de Jean-François Copé. Comment, celui qui fait figure de gendre idéal, pourrait se hisser premier parmi ses pairs ?

Le quadra de l’UMP a la cote

Tout d’abord, parlons chiffres. Même s’il est "pénalisé par un lourd déficit de notoriété" comme l’indique Le Point, un sondage Ipsos réalisé pour l’hebdomadaire montre que Bruno Le Maire est le seul des quadras de l’UMP à voir sa cote croître auprès des sympathisants (+ 6 points). Et pour cause, si l’ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin connaît une progression, c’est parce que, pour l’instant, c’est le seul à faire campagne.

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Une "campagne marathon" comme le soulignent nos confrères du HuffPost énumérant les nombreuses rencontres et déplacements qui égrainent son agenda surchargé. "Plus de 200 déplacements en deux ans" dénombre pour sa part L’express. Une campagne qui passe par la base certes, mais qui ambitionne de rallier le maximum de ténors à sa cause. En témoignent les quelques 1500 lettres signées de sa main envoyées aux cadres de l’UMP sensibles à sa candidature dévoilées par Atlantico. "Une opération séduction méthodique" estime ainsi le site.

L’absence d’ennemi déclaré

Le fait qu’il ne boxe pas dans la même catégorie que Nicolas Sarkozy et François Fillon lui confère une position d’outsider qui pourrait jouer à son avantage. Préservé des boules puantes que les clans rivaux s’envoient à la figure et assez peu impliqué dans la guerre Fillon/Copé (bien lui a pris de ne pas se prononcer en faveur de l’un ou de l’autre) le quadragénaire de Neuilly-sur-Seine ménage à bon escient son message de "renouveau" qu’il entend incarner pour l’UMP.

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En outre, l’énarque peu se targuer de ne compter aucune casserole judiciaire dans son parcours ce qui n’est pas le cas, par exemple, de son concurrent le plus sérieux. La lettre mentionnée plus haut ne manque d'ailleurs pas de louer le besoin d’exemplarité "dans (les) pratiques financières et politiques" de l’UMP ou encore la nécessité de "transparence" afin de prémunir le parti des "querelles de personnes au sommet". Autant de messages subliminaux qui le distinguent des autres candidats.

Se défaire de son image trop lisse

L’image de l’intello éloigné des préoccupations des Français non seulement lui colle à la peau mais devient une arme que comptent bien utiliser ses adversaires. Les propos de Nicolas Sarkozy rapportés par L’Opinion à son encontre sont particulièrement évocateurs à ce sujet. "Quand il apparaît à la télé, les Français changent de chaîne" se serait amusé l’ancien président qui garde tout de même un œil sur la progression de son ancien ministre.

Mais si Bruno Le Maire considère que "dézinguer les autres est un aveu de faiblesse", il n’est pas pour autant avare en coups portés. "Un homme d'Etat est là pour protéger les institutions, pas pour les critiquer" a-t-il balancé à l’endroit de Nicolas Sarkozy ou encore "moi président, je prendrai l'entreprise la moins chère, pas celle du copain" a déclaré Bruno Le Maire faisant une référence plus qu’évidente à l’affaire Bygmalion, dans laquelle, encore une fois, il paraît tout à fait étranger. Si comme l’indique un parlementaire au HuffPost, "Le Maire, c’est juppé en plus jeune", le premier candidat à la présidence de l’UMP ferait mieux de rester méfiant.

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