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Le président François Hollande et les ministres Manuel Valls et Bernard Cazeneuve sont les trois politiques qui ont vécu les attentats de Paris en première ligne. Deux semaines après ses terribles attaques, on en sait plus sur leurs réactions à chaud.
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François Hollande, le président a-t-il mis sa sécurité en danger ?

Le 13 novembre, la France était frappée par une série d’attentats dans sa capitale. "On y va !", a lancé François Hollande à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire organisé en pleine nuit. En effet, après avoir suivi les attentats depuis son bureau à l’Elysée, le président a voulu se rendre sur place. Peu avant une heure du matin, il est ainsi allé au Bataclan. "Il a (eu) raison d'y aller mais, d'un point de vue sécuritaire, c'(était) dangereux", a commenté une source dans l'exécutif. En effet, ce déplacement du chef de l’Etat a soulevé la question de sa sécurité.

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Ce soir-là, le président et son escorte ont dû laisser leurs véhicules à plusieurs centaines de mètres du Bataclan et marcher une quinzaine de minutes dans la rue, pour ne pas gêner les secours. Un déplacement d’autant plus dangereux que, ainsi que l’a rapporté le procureur de la République, le cerveau présumé des attaques, Abdelhamid Abaaoud, est revenu sur les scènes du crime. Le terroriste et le président ont ainsi failli se croiser.

Manuel Valls, inquiet pour sa femme et ses enfants

© AFP

Le 13 novembre, des terroristes de Daech ont commis une série d’attaques dans plusieurs arrondissements de Paris, dont le 11e où résident Manuel Valls, son épouse et leurs enfants. Aussi, dès qu’il a été alerté par "une connaissance" vivant près d'une des rues attaquées, que des fusillades mortelles avaient eu lieu, le Premier ministre a pensé à sa famille. "J’habite ce quartier, celui d’Anne (Gravoin), ma femme. Ils étaient dehors. J’étais vite rassuré", a-t-il expliqué sur le plateau du "Petit Journal" de Canal+. Soulagé, le chef du gouvernement s’est ensuite rendu au "Café des Anges,  un café situé juste à côté, dont plusieurs employés ont été tués, ou blessés, ou concernés par ces attentats".

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Manuel Valls a toutefois confié que si sa "deuxième pensée" avait été pour ses proches, sa toute première avait été de se dire "Ca y est, on y est".

Bernard Cazeneuve et son "immense chagrin"

© AFP

Le soir des attentats, Bernard Cazeneuve venait de décorer deux employés de la mairie de Montrouge qui avaient aidé à identifier Amedy Coulibaly. Triste hasard. Revenu à la place Beauvau et s’apprêtant à partir en weekend, le ministre a alors été averti des attaques qui venaient de se dérouler à Saint-Denis. S’il n’a rien laissé paraître le soir des attentats, Bernard Cazeneuve a pourtant été très touché. Ainsi qu’il l’a confié à RTL, deux semaines après ces attaques, le ministre de l’Intérieur n’a certes rien montré mais il a partagé l’émotion des parents dont les enfants ont été ciblés par les terroristes. "J’ai des enfants qui auraient pu être dans ces lieux. On transpose l’amour que l’on a pour ses enfants à l’amour qu’avaient pour leurs enfants tous ces parents qui sont aujourd’hui privés de ce qu’il y avait pour eux de plus cher, a-t-il confié au micro de la radio. Nous sommes tous dans un immense chagrin".

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D’ordinaire peu enclin à dévoiler ses sentiments, le Premier flic de France a même reconnu qu’il peut parfois "paraitre austère". Mais ce n’est qu’une "apparence" : "Je suis très ému très ému par le courage des Français. Et en même temps, ça ne doit pas se voir quand on a un rôle institutionnel", a-t-il assuré les yeux rougis. Et Bernard Cazeneuve d’ajouter : "Je suis constamment submergé par l’émotion (mais) peut-être parce que je suis vingt fois plus sensible qu’un homme politique normal, je suis forcé de prendre toute cette émotion sur moi".