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Suite logique des aveux de Jerôme Cahuzac, le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, souhaite tirer toutes les conséquences de l'attitude de son camarade et l'exclure du parti.

© AFP"Jérôme Cahuzac s'est exclu de fait du PS, il n'en sera plus membre". En d'autres circonstances, la déclaration, signée Harlem Désir, aurait pu paraître fracassante si les faits n'étaient pas si graves. Le ministre du Budget, dont il faut désormais parler au passé, a reconnu avoir menti et détenir un compte en Suisse crédité de plus de 600 000 euros. L'opposition n'a pas tardé à réagir pour dénoncer celui qui exerce le métier de chirurgien cardiologue dans le privé.

Mensonge à tous les niveaux
C'est le cœur lourd, mais rapidement mis dos au mur par les événements, que le secrétaire national du PS s'est fendu d'un communiqué. "Par ses actes d’une extrême gravité, incompatibles avec les exigences de la vie politique et des mandats publics […] et par ses mensonges intolérables vis-à-vis du président de la République, de la représentation nationale et des Français, Jérôme Cahuzac s’est exclu de fait du Parti Socialiste" a communiqué Harlem Désir. Après cette mise au point, l'ancien président de SOS Racisme passe à l'offensive. Ciblant l'UMP sans la nommer, il évoque des "tentatives indécentes d’exploitation politicienne" alors que l'affaire Cahuzac reste avant tout une "affaire individuelle".

Une autoroute pour le FN ?

Tandis que l'ancien président Nicolas Sarkozy, mis en examen pour abus de faiblesse dans le dossier Bettencourt, subit lui aussi les foudres de la justice, il met en garde la droite. Elle pourrait, elle aussi, subir les conséquences "délétères pour nos institutions et notre vie publiques que peut avoir une telle exploitation". Autrement dit, attention à ce que les électeurs, lassés des scandales à répétition dans les deux camps, ne se tournent vers des partis plus radicaux, à l'image du FN et du Front de Gauche.