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A peine deux semaines après son élection à la tête de l'UMP, Nicolas Sarkozy semble avoir repris certaines de ses habitudes d'ex-chef d'Etat. Le point avec Planet.fr.

Du temps où il était locataire de l’Elysée, Nicolas Sarkozy a souvent été taxé d’être un hyperprésident. Ses détracteurs lui reprochaient alors, entre autres, de s’occuper de tout, d’être très présent et parfois même d’empiéter sur les prérogatives de son Premier ministre. Et si pendant les deux ans qui ont suivi son échec à la présidentielle de 2012, l’ex-chef d’Etat a complètement rompu avec ses habitudes et s’est fait très discret, aujourd’hui il semble être redevenu celui qu’il était pendant son mandat.

Depuis qu’il a été élu à la présidence de l’UMP il y a deux semaines, Nicolas Sarkozy multiplie les annonces. Il a d’abord été question de créer un "comité des anciens Premiers ministres", un projet vivement critiqué par ses adversaires Alain Juppé et François Fillon et qui a été suivi par l’annonce d’un "comité des maires" et même d’un "comité des outre-mer".

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Il veut abroger des lois dans plusieurs domaines

Déjà avant élection, l’ex-président de la République avait fait plusieurs propositions, dont certaines avaient secoué la classe politique. En quelques jours seulement, Nicolas Sarkozy a fait une succession d’annonces concernant l’abrogation de plusieurs lois votées pendant le mandat de François Hollande. Il s’est en effet prononcé favorable à l’abrogation de la loi sur le mariage pour tous et de celle relative à la réforme territoriale. Il s’est également dit contre la loi Alur et la réforme des rythmes scolaires. Autant de domaines variés qui semblent attester de la volonté de Nicolas Sarkozy de toucher à tous les pans de la politique intérieure.

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Pour autant, il n’est pas en reste hors de nos frontières. En effet, Nicolas Sarkozy aurait voulu profité du congrès de la CDU organisé à Cologne (Allemagne) en début de semaine pour rencontrer Angela Merkel. Mais leur rencontre est finalement tombée à l’eau. Officiellement parce que le leader de l’opposition avait un emploi du temps "surchargé", officieusement parce que la chancelière allemande aurait refusé de le voir, croit savoir le Canard Enchaîné. Toujours selon les informations du journal satirique, cette rencontre aurait été interprétée comme un nouvel épisode du "Merkozy", aussi Angela Merkel aurait préféré qu’elle n’ait pas lieu pour ne pas entacher davantage ses maigres relations avec François Hollande.

Une rencontre secrète entre la chancelière et l’ancien président avait par ailleurs déjà été évoquée en février dernier.

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Il s'occupe de tout le monde

La manière dont Nicolas Sarkozy a choisi d’annoncer son grand retour dans l’arène semble elle aussi corroborer l’idée selon laquelle il veut jouer la carte de l’omniprésence. Son come-back a en effet utilisé presque tous les canaux qui étaient à sa disposition. Il s’est d’abord fait sur le réseau social Facebook, puis dans un journal et enfin à la télévision. Mais plus que la manière dont il a choisi d’annoncer son retour ou ses projets pour la France, ses relations avec ses collègues de l’UMP semblent également s’imposer comme le reflet de ses intentions. Au sein de son parti, Nicolas Sarkozy donne l’impression de s’occuper de tout et de tout le monde. Après avoir reçu un à un tous les ténors à son bureau et avoir revu de fond en combles l’organigramme du parti, il se serait même arrangé pour trouver des occupations, parfois fantoches, à tous les "casses-couilles" de son clan. Son objectif : éviter qu’ils ne s’éparpillent ou viennent l’interpeller, croit savoir le Point.

Nicolas Sarkozy aurait par ailleurs en tête de changer le nom de l’UMP. Une manière d’enfoncer le clou et de s’assurer que le parti roulera comme il l’entend ? "Tout est à faire dans le parti, ça l’intéresse. Mieux, ça l’amuse", aurait confié l’un de ses proche à Europe 1.

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