Kazakhstan : une mystérieuse épidémie de sommeil frappe un villageabacapress
Kalachi, un village du Kazakhstan, est touché par une curieuse épidémie de sommeil depuis 2010.

Kalachi, un village de 600 habitants du Kazakhstan, désormais surnommé "Sleepy Hollow", est en proie à une épidémie de sommeil. Comme le rapporte Le Monde d'après un article du Siberian Times, depuis 2010, une centaine d’habitants ont soudainement sombré dans un sommeil profond. Les pertes de connaissance durent entre deux et six jours. Cette épidémie touche le village par vague mais le phénomène s’est intensifié depuis mars 2013.

"J’étais en train de traire mes vaches comme d’habitude, tôt le matin, et je me suis endormie. Je ne me rappelle de rien. Quand je suis revenue à moi, j’étais dans une chambre d’hôpital et des infirmières me souriaient", explique au Siberian Times Marina Felk, une agricultrice de 50 ans.

Les enfants et les personnes âgées, qui ont perdu connaissance, semblent également être victime d’hallucinations. Une mère de famille raconte que sa fille de 4 ans lui aurait dit qu’elle "avait trois yeux" ou encore que "quelque chose rampait sur le radiateur".

Le village qui dort

Des scientifiques se sont rendus dans le village afin d’en savoir plus. Selon eux, le fort taux de radon présent dans la ville fantôme de Krasnogorsk serait responsable de ces étranges pertes de connaissance. Ce gaz cancérigène issu de l’uranium est très présent dans la mine, laissée à l’abandon, de la ville voisine, Krasnogork. L’Université de Tomsk en Russie considère que "les troubles sont causés par l’évaporation du gaz contenu dans la mine". Mais cette hypothèse ne semble pas convaincre tout le monde. Ainsi, Sergei Lukashenko, le fondateur du centre national de sécurité nucléaire, estime que "cela n’a rien à voir avec le radon". Ses propos sont corroborés par le témoignage d'un ancien mineur de Krasgornok qui a confié au Siberian Times: "quand nous descendions dans la mine, la concentration en radon était très élevée et personne ne s’endormait".

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Des habitants ont déjà évacué le village. D’autres, refusent d’être déplacés dont Marina Felk qui explique :"J’ai tout ce qu’il me faut ici. Ma maison, mes trois vaches. Je n’ai pas peur de m’endormir". La ville prévoit de reloger les familles avec enfants au mois de mai. D’après un sondage réalisé par le site Interfax, seulement 58% des habitants accepterait de quitter la ville.

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