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Avec en moyenne 34 kilos consommés par an et par personne, les Français comptent parmi les plus gros mangeurs de poisson d'Europe. Mais attention, les ressources sont limitées et la pêche provoque des dégâts considérables sur l'environnement. Guide pratique pour choisir son poisson en respectant la nature...
Sommaire
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1. Les poissons à privilégier

A la poissonnerie comme au marché ou au supermarché, optez pour les poissons qui ne sont pas déjà surexploités, par exemple la sardine, le maquereau, le hareng, le lieu noir."Sardines, harengs et maquereaux sont de très bons choix car ils sont en outre bon marché, peu pollués et riches en oméga 3", précise Claude Aubert, ingénieur agronome et co-auteur du livre ''Il est bon mon poisson'' (Terre Vivante, 2007).Plus d'infos : Consultez la liste des poissons à privilégier établie par le WWF.

Les espèces de poissons surexploités à éviter : d'abord celles qui sont particulièrement menacées, comme le thon rouge, le cabillaud de l'Atlantique (morue), le requin.Concernant le thon rouge, un article de Rue89 précise que l'espèce de thon rouge la plus menacée est le ''thunnus thynnus'', qui est très appréciée par les Japonais mais aussi très chère. D'après Alain Fonteneau, chercheur de l'Institut de Recherches pour le Développement, "on mange en fait très très peu de thon rouge en Franc e". Il ajoute que "moins de 1% des thons consommés en France sont du thon rouge". Vous avez donc peu de chances d'en trouver réellement dans votre assiette. Attention, les stocks d'une espèce varient selon la provenance, il faut donc vérifier les étiquettes. "Si le saumon de l'Atlantique est surpêché, celui du Pacifique est plutôt bien géré", note par exemple Emmanuel Buovolo, chargé de campagne Océans chez Greenpeace France.Les poissons des grands fonds. Greenpeace demande la suspension de la pêche de ces poissons qui, comme le sabre, le flétan du Groenland, le hoki, ou encore l'empereur, vivent à plusieurs centaines ou milliers de mètres sous la mer. Non seulement parce que les stocks sont menacés, mais aussi parce que les immenses filets qui les pêchent raclent le fond des mers, détruisant les habitats, les coraux, etc.Plus d'infos : Consultez la liste des poissons à éviter établie par Greenpeace.

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2. Les espèces à bannir au plus vite

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3. Comment choisir son thon en boîte ?

Pratique et bon marché, le thon en boîte est l'un des poissons les plus faciles à consommer. Mais quelles espèces se cachent dans ces conserves ? "Généralement du thon germon, de l'Albacore ou du listao", détaille Charles Braine, chargé de programme Pêche durable au WWF.Si la consommation de thon doit être modérée car "toutes les espèces sont proches de la surexploitation", ajoute-t-il, "on peut privilégier les boîtes le thon germon de ligne, mieux géré, mieux pêché".

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4. Renseignez-vous sur la méthode de pêche

Le choix de l'espèce ne suffit pas, demandez à votre poissonnier comment le poisson a été pêché car certaines techniques causent d'importants dommages sur l'environnement marin.C'est le cas du chalut (gigantesques filets traînés par des bateaux), qui consomme beaucoup de carburant. Le chalut de fond abîme le fond des mers ; le chalut pélagique entraîne dans ses gigantesques filets de très nombreuses prises accessoires - petits poissons, dauphins, etc. - qui seront rejetés à la mer, parfois morts ou blessés.D'autres méthodes de pêche plus traditionnelles sont à privilégier, notamment la ligne.Plus de détails sur les techniques de pêche sur le site de l'Ifremer.

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5. Le poisson d'élevage n'est pas la solution !

De nombreux stocks de poissons sauvages sont menacés, faut-il pour autant se tourner vers l'élevage ? Non, répondent les écologistes.D'une part parce que les poissons d'élevage se nourrissent souvent de farine constituée à partir de poissons sauvages. "Pour produire 1 kilo de poisson d'élevage, il faut généralement entre 3 et 7 kilos de poisson sauvage", indique le site MesCoursesPourLaPlanete.com.Les élevages intensifs sont d'autre part une source de pollution, les industriels ayant notamment recours à des quantités importantes de produits chimiques pour l'aquaculture, comme les antibiotiques, les insecticides ou les colorants, qui donnent bonne mine au saumon. Et les poissons qui s'échappent de leur élevage viennent contaminer les espèces sauvages.

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6. Les logos pour reconnaître les poissons "verts"

Le poisson bio : Si vous achetez du poisson d'élevage, privilégiez le bio, reconnaissable au logo "AB" (agriculture biologique). Les étals français proposent par exemple du saumon, des crevettes, de la truite ou encore du bar bio.Ce label n'est pas la panacée car il faut toujours prélever des ressources sauvages pour nourrir les poissons et les élevages demeurent polluants. Mais il présente plusieurs avantages : une concentration de poissons moins élevée, pas ou peu d'antibiotiques, une alimentation en partie composée de végétaux issus de l'agriculture bio, etc.Le label MSC : Pour le poisson sauvage, repérez le label MSC (Marine Stewardship Counsil), créé à l'initiative du WWF et d'Unilever en 1997. "Il est aujourd'hui présent sur 150 produits en France, surtout des poissons conditionnés - sous vide, congelés ou en conserve", explique Edouard Le Bart, responsable France du MSC. On ne le trouve pour l'instant quasiment pas sur le poisson frais car aucune pêcherie française n'est encore labellisée.Ce logo garantit notamment que le poisson n'est pas surexploité et que la méthode de pêche respecte l'environnement. Attention toutefois, il ne prend pas en compte l'ensemble du cycle : des poissons MSC peuvent avoir traversé la planète pour se retrouver dans nos assiettes - scrutez les étiquettes !Plus d'infos sur MSC : consultez le site du MSC et l'analyse de MesCoursesPourLaPlanete.com.

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7. Privilégiez les poissons de saison !

Comme pour les fruits et légumes, mieux vaut, pour limiter les émissions de gaz à effet de serre liées au transport, consommer du poisson de saison produit localement. Vous trouverez sur le site de Nausicaa, le Centre national de la mer de Boulogne-sur-mer, une liste actualisée chaque trimestre.Important également : veillez à ce que le poisson n'ait pas été pêché pendant sa période de reproduction ou de ponte. Greenpeace donne des exemples dans son guide "Et ta mer, t'y penses ?".

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8. Evitez les jeunes poissons

Pour permettre aux espèces de se reproduire, consommez uniquement du poisson adulte, mature sexuellement.Il existe des tailles minimales réglementaires par poisson et zone de pêche, mais ouvrez l'oeil car "la France est l'un des pays où les infractions sont les plus fréquentes", indique MesCoursesPourLaPlanete.com. Pour une sardine, la taille minimum dans l'Union européenne est par exemple de 11 centimètres.Pour plus de détails sur les tailles, consultez le guide pratique de Greenpeace.

Mercure, PCB, etc.: certains poissons accumulent les polluants chimiques... qui se retrouvent au final dans notre assiette. Il s'agit surtout des gros poissons, en bout de chaîne alimentaire, comme l'espadon, le thon, le requin.Attention aussi aux poissons de la mer Baltique, l'une des plus polluées.

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9. Quels poissons sont les plus pollués ?

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10. Papillotes de maquereau aux groseilles

Maquereau, sardine, hareng : si ces poissons sont à privilégier, ils ne sont pas forcément les favoris de nos papilles. Et s'il suffisait de bien les accommoder ? Essayez les papillotes de maquereau aux groseilles, une recette pour 4 personnes tirée du livre ''Il est bon mon poisson'' (Terre vivante, 2007).- Taillez en petits cubes deux courgettes.- Huilez 4 grands carrés de papier sulfurisé, étalez-y les courgettes, parsemez d'herbes de Provence.- Posez-y 4 maquereaux évidés et lavés, farcis au total de 250g de groseilles à maquereau rouges et blanches (soit 60g environ par maquereau). Salez et poivrez.- Fermez les papillotes et posez-les dans un plat creux.- Faites cuire 15 minutes à four chaud, à 210°C.