Les meilleures anecdotes sur nos présidentsabacapress
Mort sous sa maitresse ou tombé du train : les anecdotes sur nos présidents ne manquent pas. En plus de présenter la grande Histoire, l'ouvrage "Les présidents de la République pour les nuls" fourmille de petites histoires (drôles ou surprenantes) sur nos chefs de l'Etat.
Sommaire

Louis Napoléon Bonaparte (1848-1852)

Louis Napoléon Bonaparte (1848-1852)© abacapressLe 6 août 1840, à 32 ans, Louis Napoléon, alors exilé en Angleterre, tente un (second) putsch contre l’Etat français mais échoue. Coursé par des militaires jusqu’à la plage, Napoléon se jette à l’eau pour rejoindre un canot mais celui-ci chavire. La garde nationale lui tire dessus et le touche à l’avant-bras, tandis que deux de ses hommes sont tués à ses côtés. Le futur dirigeant est contraint de se rendre.

Il est condamné à "l’emprisonnement perpétuel". Mais parvient à s’échapper six ans plus tard, en 1846, en empruntant les vêtements d’un maçon travaillant au fort dans lequel il est emprisonné. Il s’évade entièrement déguisé et méconnaissable pour rejoindre Bruxelles puis l’Angleterre. Son "évasion costumée" lui vaudra le surnom de "Badinguet" - patronyme du maçon dont il a usurpé l’identité.

Deux ans plus tard, il tiendra se revanche en étant élu premier président de la République française (à 40 ans), puis deviendra empereur, de 1852 à 1870, sous le nom de Napoléon III.

Adolphe Thiers (1871-1873)

Adolphe Thiers (1871-1873)© abacapressAdolphe Thiers avait tout pour devenir la tête de Turc des caricaturistes : bouille ronde, lunettes cerclées, petite taille (1,55 m). Malgré tout sa vie amoureuse est bien remplie avec sa secrétaire et maîtresse, Sophie, et la fille de celle-ci, Elise (née d’une liaison précédente), avec laquelle il se mariera ensuite… tout en continuant à filer le parfait amour avec la mère ! Le trio vivra sous le même toit, jusqu’à la mort de Sophie. Laquelle sitôt disparue, sera immédiatement remplacée par son autre fille, Félicie, (qui est donc la sœur d’Elise !).

L’histoire fera couler beaucoup d’encre dans les journaux, où les deux femmes du président seront surnommées les "pommes de Thiers". 

Patrice de Mac-Mahon (1873-1879)

Patrice de Mac-Mahon (1873-1879)© abacapressMac-Mahon attire beaucoup l’intention des gazettes par ses célèbres "bourdes". Pas toujours à l’aise en public, le président a parfois du mal à finir ses phrases, ou conclut ses formules de manière étonnante. 

En déplacement à Toulouse, suite à de terribles inondations, il dira simplement : "Que d’eau, que d’eau !". Visitant un hôpital parisien, il confie à un patient atteint de fièvre typhoïde : "Je sais ce que c’est. Je l’ai eu. On en meurt ou on en reste idiot". A l’inauguration du Collège de France, il demande : "Où sont les dortoirs ?".

Jules Grévy (1879-1887)

Jules Grévy (1879-1887)© abacapressJules Grévy semble être réglé comme un paisible métronome : toujours debout à 6 h et couché à 22 h, jamais de vin (sauf quelques goutes dans son eau), une heure par jour de ballade dans le parc avec son canard Bébé, et billard comme sport quotidien. 

Mais le président a aussi un vilain défaut : l’avarice. Son goût immodéré pour l’argent le pousse à s’enrichir  durant son règne en mettant un maximum d’argent dans sa poche…pour s’acheter des immeubles à Paris !Sa femme Coralie est tout aussi pingre : elle sera accusée de revendre une partie des fruits livrés à l’Elysée pour s’enrichir personnellement. 

Après avoir quitté l’Elysée, Jules Grévy meurt le 9 septembre 1891 des suites d’une congestion pulmonaire. Seules quelques dizaines assistent à son enterrement… "Sa mort n’est même pas un événement, commente La Revue des deux mondes. Sa carrière aura été plus longue que brillante..."

 

Félix Faure (1895-1899)

Félix Faure (1895-1899)© abacapressFélix Faure organise chaque année six à sept grands dîners de 110 couverts à l’Elysée, ainsi que deux bals, pour lesquels sont lancées 8 000 invitations.Lors des dîners de gala, le président exige de se faire servir en premier, comme le faisait autrefois le roi. Il fait poser ses initiales, FF, sur la vaisselle de l’Elysée, commande bustes et tableaux le représentant, et favorise la création de nombreux objets à son effigie : étuis, pipes, parfums, bonbons, chocolats...

Le 16 février 1899, en début d’après-midi, après avoir consommé une bouteille de Vouvray, un aphrodisiaque, Faure s’enferme dans un bureau de l’Elysée avec une de ses (nombreuses) maîtresses : la flamboyante rouquine Jeanne-Marguerite Steinheil, dites Meg.C’est elle qui appellera au secours quelques heures plus tard. Plusieurs personnes accourront dans la pièce et trouveront le président à demi-mort sur un matelas, une main encore accrochée aux cheveux de sa belle. Il faudra alors couper la chevelure de sa maîtresse pour la libérer…

Officiellement le président est mort quelques heures plus tard d’une hémorragie cérébrale. Officieusement, de nombreuses versions plus osées sont encore dans toutes les bouches. 

 

Paul Deschanel (1920)

Paul Deschanel (1920)© abacapressLe 8 décembre 1908, le futur président fait partie des députés minoritaires qui votent l’abolition de la peine de mort (à laquelle 75% des Français sont alors très attachés). A l’occasion de cette séance parlementaire, Deschanel évoque un "monument hideux de l’orgueil humain…"

Avant la présidence, le mariage de Deschanel, en 1901 à Paris, est un véritable évènement mondain, présidé par le chef de l’Etat lui-même, Emile Loubet. La fête rassemble plus de 3 000 personnes. C’est plus que pour le mariage princier, en 2011, de William et Kate en Angleterre !

Le 23 mai 1920, au soir, le président tombe d’un train en marche, dans le Loiret. Seul dans son compartiment au moment de l’accident, personne ne remarque son absence à bord. C’est un garde-barrière qui le découvre marchant sur les voies… en pyjama !  

 

Paul Doumer (1931-1932)

Paul Doumer (1931-1932)© abacapressPlus vieux candidat à entrer à l’Elysée (74 ans), cet Auvergnat sombre et austère sera le deuxième président mort assassiné (après Sadi Carnot en 1894), mais aussi le chef de l’Etat aux origines les plus modestes.

Invité au Casino de Paris, pour présider le gala annuel des journalistes, Doumer assiste à un spectacle de danse dévêtue qui ne lui convient pas : "Une société qui engendre de tels spectacles mériterait qu’on lui porte le fer," peste-t-il à l’entracte.Doumer considère les bals comme une "débauche". L’une de ses premières décisions à l’Elysée consiste à faire annuler les travaux de modernisation de la salle des fêtes du palais présidentiel.

Le 14e président de la République est un travailleur acharné, qui considère les congés comme une "anomalie" et ne prendra d’ailleurs pas un seul jour de repos durant son mandat.Il se lève tous les jours à 5 h et travaille le week-end comme la semaine jusqu’à 16 à 18 h par jour ! Et se contente seulement pour ses repas d’un blanc de poulet et d’un verre d’eau. 

Charles De Gaulle (1959-1969)

Charles De Gaulle (1959-1969)© abacapressDe Gaulle n’a pas l’habitude de la télévision. Lunettes sur le nez, il lit ses discours de manière malhabile. Le publicitaire Marcel Bleustein-Blanchet (fondateur de Publicis) lui fait savoir que l’effet est désastreux. De Gaulle le convoque et écoute ses conseils. Le président suit des cours avec des acteurs de la Comédie-Française et fait bientôt merveille. 

 

Georges Pompidou (1969-1974)

Georges Pompidou (1969-1974)© abacapressAvant d’être président, Pompidou dirige la prestigieuse banque Rothschild. A 46 ans, il mène une existence bourgeoise en louant un appartement quai de Béthune, sur l’île Saint-Louis et partage son temps libre entre ses deux propriétés d’Orvilliers (Yvellines) et Carjac (Lot). Il passe ses vacances en couple à Saint-Tropez, fréquente la jet-set et les stars (Françoise Sagan, le peintre Bernard Buffet, Sacha Distel, Guy Béart…), et collectionne les œuvres d’art contemporaines.

Il devient directeur du cabinet de Charles De Gaulle en 1958 et joue un grand rôle dans les débuts de la Ve République. L’année suivante, le Général lui propose le ministère des Finances. Mais Pompidou préfère retourner à la banque Rothschild et attendre le seul rôle qu’il juge désormais à sa mesure : Premier ministre.

 

Valery Giscard d’Estaing (1974-1981)

Valery Giscard d’Estaing (1974-1981)© abacapressBien que chassant le lion au Mozambique ou l’ours en Sibérie, VGE veut convaincre qu’il est un homme comme les autres. On le voit se faire photographier en chandail ou jouer de l’accordéon en public. En 1973, il participe à un match de football à Chamalières… et répond aux questions du journaliste télé torse nu dans le vestiaire !

Le jour de son investiture, le 27 mai 1974, Giscard entre à pied à l’Elysée au lieu d’y pénétrer en voiture. Lors de son intronisation, comme ensuite sur la photo officielle du septennat, il n’est pas en jaquette, mais en costume de ville. 

Giscard remonte ensuite les Champs-Elysées à pied pour aller fleurir la tombe du Soldat inconnu. Sur le drapeau qui flotte au-dessus de l’Elysée, il fait broder son blason : des faisceaux de licteurs encadrés de branches de lauriers. Enfin, le président demande à sa garde républicaine de ralentir son interprétation de la Marseillaise. 

Le 19 mai 1981, deux jours avant sa passation de pouvoir, Giscard s’adresse aux Français via la télévision. Après avoir prononcé son discours, il attend quelques secondes avant d’ajouter simplement : "Au revoir". Il se lève ensuite et quitte le bureau en sortant du cadre, tandis que l’hymne nationale de la Marseillaise se poursuit pendant 45 longues secondes sur une pièce vide. Du jamais vu !

 

Jacques Chirac (1995-2007)

Jacques Chirac (1995-2007)© abacapressEn 1978, Chirac, président du RPR et maire de Paris, adopte une réfugiée vietnamienne de 18 ans qui a fui le régime communiste d’Hanoi et qu’il a aperçue à l’aéroport de Roissy.

En juin 1998, la coupe du monde de football se déroule en France. Le président assiste à tous les matchs des bleus, embrasse le crâne du gardien Fabien Barthez et enfile le maillot offert par les joueurs. Le 14 juillet, après la victoire de la France en finale, contre le Brésil, Chirac reçoit les joueurs à l’Elysée et salut notre "équipe multicolore".  

Nos présidents en chiffre

Nos présidents en chiffre© abacapress1,92 mètre, c’est la taille de Charles De Gaulle, le plus grand de nos présidents.1,55 mètre, c’est la taille d’Adolphe Thiers, le plus petit…

40 ans, c’est l’âge de Louis-Napoléon Bonaparte au moment de son élection, ce qui en fait le plus jeune président français.78 ans, c’est l’âge de Jules Grévy au moment de son second mandat, ce qui en fait le plus vieux…

14 ans, c’est la durée du mandat de François Mitterrand, le plus long de l’histoire.6 mois, c’est la durée du mandat de Jean Casimir-Perier, le plus court…

En dehors de ces chiffres, notons aussi que le plus chanceux de nos présidents est sans doute Gaston Doumergue, le seul à avoir gagné à la loterie nationale ; tandis que le plus éloigné demeure Louis-Napoléon Bonaparte, enterré à Farnborough, en Angleterre.