Cigares : 10 marques, 10 histoiresIstock
Cohiba, Davidoff, Montecristo... Ces noms, dans la tête des amateurs de cigares, sont synonymes de qualité, savoir-faire, plaisir... Création, évolution, consécration. Plongez-vous dans l'histoire des grandes marques qui ont fait, font et feront toujours le cigare.
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Cohiba

Au début des années 60, Fidel Castro fumait des cigares excellents, mais sans marque, provenant de la réserve personnelle du torcedor (rouleur de cigares) Eduardo Rivera. Offerts à tous ses invités (dont le Che), les « cigares de Fidel » deviennent rapidement renommés dans le monde entier. En 1964, Rivera se voit confier la production officielle de ces cigares. Ils seront baptisés « Cohiba », du nom que les indigènes taïnos de l'île donnaient aux plants de tabac. Le cigare mythique a désormais un nom, mais il faudra attendre 1982 pour qu'il soit commercialisé.

Le Cohiba est le seul « habano » (avec le Trinidad) dont les feuilles de tripe subissent une triple fermentation, donnant au cigare un arôme plus riche, voire suave

Bolivar

Si, en 1901, Fernandez Roch a baptisé sa marque de cigares du nom du célèbre révolutionnaire sud-américain Simon Bolivar, c'est, dit-on, en hommage aux nombreux rouleurs de cigares qui ont participé à l'insurrection cubaine contre l'Espagne.Un bon siècle plus tard, les « Bolivar » demeurent des cigares aux belles capes sombres et lustrées et au goût vigoureux, dont les arômes cacaotés et torréfiés font le bonheur des connaisseurs.

Montecristo

Sans doute une des marques les plus populaires à travers le monde entier. Son célèbre corona n°4 est en effet trouvable partout, et a sûrement initié de nombreux fumeurs.Les cigares Montecristo, crées en 1935 par Menéndez y Garcia, sont remarquablement bien construits. C'est ce qui leur garantit un succès immédiat. Privilégiant les accords terreux et torréfiés, les Montecristo ont su traverser toutes les crises grâce à un sens du compromis qui permet de mêler habilement force et arômes.

Hoyo de Monterrey

En débarquant à Cuba chez son oncle, propriétaire d'une petite fabrique locale, José Gener, 13 ans, a déjà des ambitions plus importantes. En effet, quelques années plus tard, il lance « La Escepcion », un label destiné au marché américain. Grâce aux profits engrangés, il rachète le domaine de Hoyo de Monterrey et crée la marque du même nom en 1867. Connu et reconnu pour son sens aigu des affaires, José Gener devient vite un grand nom du cigare. Longtemps, ses havanes sont considérés comme plus raffinés que ceux de ces concurrents.

A sa mort, en 1895, il laisse son empire à ses successeurs qui, malheureusement, ne sauront pas gérer la marque aussi bien que lui. Mais, malgré les crises, les « Hoyo » demeurent parmi les plus grands.

Partagas

Autrefois marque préférée des cours impériales, Partagas est créée en 1845 par Jaime Partagas Ravelo. Parmi les premiers à maîtriser le processus de fermentation des feuilles de tabac, ce Catalan participa grandement à la légende du havane en refusant de dévoiler la composition de ses mélanges. Désignée « fabrique royale », la manufacture Partagas est, aujourd'hui encore, un des sites les plus touristiques de La Havane, et les cigares qui en sortent (une des productions les plus riches avec une quarantaine de références) ravissent les connaisseurs par leur force et leur complexité

Romeo y Julieta

Grande parmi les grands, la marque des amants de Vérone fut créée en 1873. Elle devient rapidement un mythe dans le monde entier grâce à ses nombreuses victoires dans des concours internationaux (illustrées par les médailles ornant les bagues des cigares). Rachetée au début du siècle dernier par l'excentrique Fernandez Rodriguez, longtemps considéré comme "le meilleur vendeur de havanes au monde", elle produit alors des modules très corsés, aux senteurs animales. Si elles se sont adoucies avec le temps, certaines références restent très puissantes, le Cazadores étant toujours une des pièces les plus brutales du marché.

Trinidad

Mis sur le marché pour la première fois en 1998, Trinidad a été lancée pour dynamiser le marché des havanes. Contenant très peu de modules, la marque a pour objectif de concurrencer directement Cohiba dans le créneau du cigare de luxe. Des prix élevés donc, mais la qualité qui va avec. Trinidad s'impose très vite dans le monde des habanos et dans les caves des connaisseurs avec, en plus, une marge de production importante qui devrait inscrire ses modules (le Fundadores, le Reyes, le Coloniales et le Robustos Extra) dans la durée.

H. Upmann

D'origine allemande, les frères Upmann ont crée la marque qui porte leur nom en 1844, avec une production de cigares riches et corsés, illustrant parfaitement ce qu'on appelait le « goût anglais ». Si l'entreprise a changé maintes fois de propriétaires, la qualité est toujours au rendez-vous, surtout parmi les cigares de gros calibre. En effet, le Sir Winston, un Churchill de plus de 16 cm, véritable emblème de H. Upmann, est considéré par les amateurs comme le meilleur des havanes.A noter que la marque est aussi connue pour avoir été la première à conserver ses cigares dans des boîtes en hêtre, puis dans des tubes en aluminium

Arturo Fuente

Les Fuente, originaires de Cuba, sont les pionniers du cigare dominicain. Quand Arturo, le fondateur de la marque, quitte La Havane au début du siècle dernier, c'est d'abord pour s'installer en Floride, à Tampa. La production est alors de qualité mais n'égale pas celle des concurrents cubains. C'est Carlos Fuente, le petit-fils, qui décidera, en 1980, de s'installer en République dominicaine pour rivaliser enfin avec les « habanos ». L'embargo américain sur Cuba lui permettra ensuite de bâtir un véritable empire et de placer les cigares Arturo Fuente parmi les plus grands.

Davidoff

Immigré suisse d'origine russe, Zino Davidoff débarque à Cuba dans les années 20 pour découvrir le monde du tabac. Finalement, il va le révolutionner. Dès 1930, il invente le premier "humidor" (cave à cigares). Mais il faudra attendre 1968 pour qu'il crée sa propre marque, éponyme, très vite considérée comme une des meilleures productions cubaines. Il décide pourtant de se délocaliser en République dominicaine en 1988, pour se libérer de l'emprise du gouvernement. Si ces cigares ont perdu en puissance avec ce départ, ils ont gagné en finesse, en maîtrise et demeurent des modèles pour ses concurrents. Zino meurt en 1994 en laissant derrière lui un des meilleurs cigares tous terroirs confondus, et un empire qui va bien au-delà.*

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