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Même si son réseau n'est pas encore au top, le trublion de la téléphonie mobile a raflé 3 millions de clients et fait fondre le tarif des abonnements illimités d'au moins 50%...

© AFPJoyeux anniversaire ! Un an après l'arrivée de l’opérateur sur le marché, l'UFC-Que Choisir vient de déposer plainte contre Free Mobile en pointant du doigt "le manque criant de qualité des services 3G de Free Mobile en itinérance" et des "pratiques commerciales trompeuses".

L'UFC, qui a mené une étude avec un prestataire technique, assure que dans 70 % des cas, le chargement d’une vidéo sur Dailymotion met plus de 60 secondes à démarrer sur le mobile des "freenautes" quelque soit le réseau utilisé. Selon l’association cette lenteur est destinée à freiner la consommation de "data" et à réduire la facture (1 milliard d’euros en 2012) que Free Mobile verse à Orange au titre de l’itinérance (qui permet d’utiliser son téléphone sur un réseau n'appartenant pas à son opérateur mobile pour continuer à recevoir des données) en 3G.

Une qualité de service inférieure à la moyennepour la navigation web
Accusé de brider son réseau, Free nie et met en avant des erreurs méthodologiques, en indiquant que l'étude de l’UFC ne reflète pas l'état actuel du réseau et qu’il dispose de nouvelles fréquences lui permettant de mieux couvrir l'intérieur des bâtiments depuis le 1er janvier 2013.

Vrai ? Faux ? Ce n’est pas la première fois que le réseau de Free est mis sur la sellette. Selon le dernier rapport de l'Autorité de régulation des télécoms (ARCEP), sa qualité de service est inférieure à la moyenne pour la navigation web.

Du retard dans le déploiement du réseau
Récemment, Fleur Pellerin, ministre de l’économie numérique, a indiqué que l’opérateur a pris du retard dans le déploiement de son réseau avec 1 779 antennes-relais (UMTS-2100) activées fin 2012 contre 2 500 annoncées.

Actuellement, selon l’Arcep, le nouvel opérateur couvre 37,3% de la population et 13% du territoire. L’opérateur est tenu d'atteindre une couverture de 75 % de la population en janvier 2015 grâce à son propre réseau 3G et de 90 % en janvier 2018.

Plus de 3 millions de clients en portefeuille
Malgré ces mises en causes récurrentes, le trublion de la téléphonie mobile poursuit sa conquête du marché avec plus de 3 millions de clients raflés en 12 mois, preuve que son offre low-cost est jugée d’un rapport qualité/prix suffisant par bon nombre d’usagers.

Au bilan, il est impossible de nier que l’arrivée de Free a été positive pour les usagers du téléphone mobile. Depuis le 10 janvier 2012, ils disposent d’un forfait en forme de poupée gigogne. Pour moins de 20 euros/mois, il comprend les appels nationaux illimités, ceux à destination d’une quarantaine de pays étrangers, les SMS et MMS illimités avec, en prime, un accès à Internet avec 3 Go de data. Ces services existaient bien avant l’arrivée de Free. Mais, réservés aux offres "premium" ils valaient, en moyenne, 3 fois plus chers !

La concurrence low-cost déjà en marche
Sous la puissance du coup de boutoir commercial de la filiale d’Iliad, les opérateurs en place ont été contraints de s’adapter et de repenser leurs offres commerciales. B&You (Bouygues Télécom), Sosh (Orange) ou encore Joe Mobile (SFR) ont mis en place des formules low-cost sans terminal et sans engagement (SIM-only) pour concurrencer Free. Qui s’en plaindra ?

Pour rester dans la course, Free Mobile doit maintenant investir le terrain de la 4G où ses concurrents entendent lui tailler des croupières en vantant un débit théorique allant jusqu’à 100 Mbit/s. Outre son lot de fréquences adapté à 2,6 GHz, Free Mobile vient d’annoncer un accord passé avec SFR qui lui fournira l'itinérance en 4G sur 60% du territoire dans la bande des 800 MHz. Reste à savoir si cela suffisant pour faire face à des concurrents bien décidés à lui faire mordre la poussière numérique.

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