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Visés par le patronat qui leur reproche d'entraver la croissance, les jours fériés sont pourtant très appréciés des salariés. Combien y a-t-il de jours chômés par an, combien coûtent-ils à l'économie et que gagnerait-on à les supprimer ?

Selon une information dévoilée ce dimanche par le journal économique Les Echos, le Medef s'apprête à proposer de supprimer deux jours fériés par an afin de doper la croissance française de 1% et de permettre la création de 100 000 emplois.

La France a-t-elle trop de jours chômés ? La diminution proposée par le patronat aurait-elle l’impact annoncé sur la croissance ?

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Avec 11 jours fériés par an, la France se situe dans la moyenne européenne

La France compte actuellement 11 jours fériés par an (5 fêtes civiles et 6 fêtes religieuses) : le Jour de l'an, le Lundi de Pâques, la Fête du Travail, le 8 Mai, l’Ascension, la Pentecôte, la Fête nationale, l’Assomption, la Toussaint, l’Armistice, et Noël. En 2004, le lundi de la Pentecôte a été supprimé pour permettre la mise en place d’une journée de solidarité envers les personnes âgées et dépendantes. Depuis 2008, ce lundi est redevenu un jour férié.

Avec ses 11 jours fériés, la France se situe dans la moyenne européenne. Comme l’indique La Tribune, on recense également 11 jours fériés au Danemark, au Luxembourg, en Irlande et en Italie. La Belgique en compte 12, l’Autriche 13, la Finlande 14 et enfin Chypre en a 17.

En revanche, le Royaume-Uni compte 8 jours fériés tandis que les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Espagne en ont 9.

Des jours fériés qui pèsent lourd sur le PIB français

Selon une étude de l’Insee, les jours fériés ont entrainé un manque à gagner de 2 milliards d’euros en 2013, soit 0,1% du PIB. Toutefois, Eric Heyer, économiste à l'Office français des conjonctures économiques (OFCE), estime que le faible niveau de la croissance française annihile l’impact des jours fériés. Celui-ci explique en effet au Figaro que les entreprises souffrent de la demande et non pas de l’offre, contrairement à la situation qui prévalait avant la crise de 2008. En revanche, ces journées peuvent être dommageables en période de reprise, précise le spécialiste.

Certains pans de l’économie profitent des jours fériés

Ces jours de flâneries et de loisirs sont profitables à certains pans de l’économie tels que le tourisme ou l’hôtellerie puisque les travailleurs se transforment pour une journée ou un week-end en consommateurs. Ainsi, si certaines entreprises pâtissent de ces jours chômés, d’autres en profitent grandement.

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L’impact de la supression de deux jours fériés sur la croissance est très difficilement évaluable. "Depuis le début des années 80, l’impact du fait de travailler une poignée de jours de plus ou de moins a été évalué entre -0,2 et +0,2 point de croissance d’une année sur l’autre", précise Slate. Or, comme le précise le journal en ligne, 0,1 point de croissance en moins équivaut à 2 milliards d’euros pour l’économie française.

Le projet du Medef devait initialement être présenté ce mercredi. Au regard de l'actualité politique, le syndicat patronal a décidé de reporter la présentation à la semaine prochaine. Les mesures contenues dans ce projet - notamment la supression de deux jours fériés - ont d'ores et déjà suscité de vives réactions chez les syndicats des travailleurs.

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